Incidence et mesure des impacts du délirium induit par l’urgence (MIDI – INDEED)

Principal Investigateur: Marcel Émond, MD, MSc, Centre de Recherche du CHU de Québec- Université Laval

Co-investigateurs: Berthelot, S; Daoust, R; Lamontagne, ME; Lemire, S; Moore, L; Morin, J; Voyer, P

Collaborateurs: Pelletier, M; Duval, M; Le Sage, N; Lee, J; McCusker, J; Morin, M; Rheault, M; Minh Vu, TT; Juneau, L; Émond, D

Coordonnatrice de recherche locale: Valérie Boucher

Étudiants:
Marianne Giroux: ergothérapeute et étudiante à la Maîtrise en épidémiologie : son projet porte sur l’association entre le délirium à l’urgence et le déclin cognitif et fonctionnel chez la personne âgée.
Antoine Laguë: étudiant en 3e année de médecine (avec un cheminement recherche) : il s’intéresse à la question Bergman-Paris pour l’identification du trouble cognitif à l’urgence.
Catherine Bédard: infirmière et étudiante au baccalauréat en psychologie : son projet porte sur l’Ottawa 3DY.
Anne-Julie Gagné: étudiante au baccalauréat en psychologie (avec un cheminement recherche et certificat de gérontologie) : son projet porte sur le 4AT.
Samuel Charland-Larivière: kinésiologue et étudiant au baccalauréat en physiothérapie : il s’intéresse à l’impact de la polypharmacie et du contrôle de la douleur sur l’incidence du délirium à l’urgence.

Organisme subventionnaireFonds de Recherche du Québec- Santé (FRQ-S)


En 2011, les premiers membres de la génération des «baby boomers» ont eu 65 ans. D’ici 2031, la proportion de la population de plus de 65 ans va presque doubler, avec les plus fortes hausses dans le segment des personnes de 85 ans et plus. Pourvoir des soins de santé de qualité aux patients âgés à l’urgence est un défi particulièrement difficile. Inouye et al. ont démontré qu’un séjour à l’urgence de plus de 12 heures était l’un des prédicteur indépendant les plus important d’un délirium subséquent chez ces patients. Cette situation est de plus en plus préoccupante, car le temps d’attente à l’urgence est de plus en plus significatif. À ce jour, il n’existe aucune donnée sur l’incidence du délirium induit par l’urgence suite à l’instauration récente d’une politique provincial de l’ « approche adaptée à la personne âgée au département d’urgence ».

Objectifs: L’objectif principal de cette étude est de combler une lacune dans les connaissances de base en ce qui concerne l’incidence, la gravité et les effets du délirium induit dans le segment de la clientèle de 65 ans et plus qui vivent un séjour prolongé à l’urgence (> 8 heures). Plus précisément, nous allons : A) Mesurer la proportion d’incidence du délirium induit par l’urgence, B) évaluer et comparer l’incidence du délirium à différents hôpitaux compte tenu du niveau d’implantation de leur «l’approche adaptée». C) Mesurer la durée de séjour des patients souffrant d’un épisode de délirium induit, la comparer aux patients sans délirium et mesurer les impacts potentiels sur le surpeuplement des urgences participantes. D) Évaluer le potentiel prédicteur de variables clinico-administratives sur les épisodes de délirium induit par l’urgence. E) Mesurer et comparer la proportion de retour non-planifié à l’urgence et le déclin fonctionnel dans les 60 jours suivants le congé de l’hôpital.

Méthodes: Une étude de cohorte prospective sera réalisée dans cinq départements d’urgence du Québec. Les participants éligibles au projet seront identifiés à l’aide des systèmes informationnels des urgences. Critères d’inclusion : les patients seront éligibles s’ils sont 1) âgés de 65 ans et plus, 2) sans délirium à l’arrivée à l’urgence et 3) admis dans un service hospitalier. Tous les patients seront exposés à un minimum de 8 heures de séjour à l’urgence avant d’être inclus. Critères d’exclusion: un patient 1) avec délirium dans les premiers 12h de séjour, 2) incapable de fournir des renseignements médicaux, 3) incapables de parler français ou anglais ou 4) présente un situation médicale instable.

Résultat principal : L’incidence du délirium induit par l’urgence sera mesurée avec l’outil validé  Méthode d’Évaluation de Confusion (CAM) et la gravité sera mesurée avec l’index de sévérité du délirium. Résultats secondaires : L’évaluation des impacts sera mesurée grâce 1) à la durée de séjour total hospitalier, 2) le statut fonctionnel et 3) les retours non-planifiés à l’urgence. Ces mesures seront faites 60 jours après la sortie de l’hôpital.

Retombées attendues : Cette étude prospective comblera la lacune de connaissances en ce qui concerne la proportion d’incidence du délirium induit par l’urgence et ses impacts sur la durée du séjour à l’urgence. Les services d’urgence doivent pouvoir mesurer leur niveau d’adaptation de leurs soins aux patients âgés et modifier leur pratique selon les meilleures données probantes disponibles. L’étude proposée fournira des informations cruciales pour la planification future des soins et des recherches associées au délirium induit par l’urgence.